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Camomille
17 octobre 2006

Le Parfum

le_parfumJe vais donc vous parler de l’adaptation du roman de Patrick Süskin : Le Parfum. Que je suis allée voir dimanche, mais dont je ne vous parle que maintenant. Deux raisons à ce laps de temps différentiel : de une la semaine n’ayant pas internet je profite de rares occasions d’accéder à la salle informatique de l’école, et de deux, j’avais besoin d’un peu de recul pour mieux y repenser.

Tout d’abord je tiens à préciser que j’ai lu le livre (certes il y a un certain temps, mais je l’ai lu), donc je n’ai pas le regard neuf de quelqu’un qui découvrirait l’histoire et l’atmosphère pour la première fois.

Le film nous plonge donc dans l’atmosphère du Paris de … il y a longtemps. Dommage, le film était en anglais. J’avoue que le réalisateur a un peu forcé sur la dose du cracra de l’époque. Les scènes des bas quartiers sont assez répugnantes, les gens vivent dans la boue (et d’autres choses que je ne citerai point pour ne pas heurter la sensibilité des jeunes lecteurs) et sont franchement sales. D’accord l’hygiène de l’époque n’était pas ce qu’elle est maintenant, rien n’est moins sur. Mais quand même, il y a des limites.

On assiste donc à la naissance du personnage principale, Jean-Baptiste Grenouille (à prononcer avec le « p » pour l’accent british), sous un étal de poisson au milieu des cadavres de truites et dans (bien entendu) la boue. Ca commence bien. Dans un univers puant au possible je ne vous laisse pas imaginer. La mère accouche donc sous sa planche, se relève, laissant le nourrisson par terre. Elle accouché 4 fois de 4 bébés mort-nés. Un de plus… Sauf que ce n’est pas un de plus. Celui là vit. Respire, renifle. Et se fait entendre en hurlant. La mère s’enfuit mais est rattrapée par les passants qui la condamnent à la pendaison pour avoir voulu tuer son enfant. Ça commence bien.

Le petit Jean Baptiste est donc placé chez une nourrice. Pas exagéré non plus chez la nourrice. Des dizaines d’enfants sont entassés dans une… grange, là aussi tous boueux et cracra. L’enfant grandi et se rend compte qu’il est doué d’un odorat exceptionnel. Il sent tout. La moindre petite particule de matière.

Arrivé à l’âge adulte, il va travailler chez un tanneur. Là il découvre la ville au gré de ses livraisons. Le Paris olfactif. Et là, parmi toutes les odeurs qu’il lui sont permises de sentir, une en particulier éveille sa curiosité. Elle appartient à une jeune fille. Cette odeur va bouleverser sa vie, jamais il n’a rien senti de meilleur. Il la suit, et retrouve la jeune fille qui prend peur devant cet être étrange qui la renifle. Elle tente de crier, mais il l’en empêche en l’étouffant, et sans s’en rendre compte, la tue. Il regarde le corps, et commence à le renifler. Sauf que l’odeur se perd peu à peu, ce qui le laisse dans un profond désarrois. Désormais son but sera de pouvoir conserver l’odeur des choses.

Il se fait engager chez un parfumeur qui va lui apprendre les bases des parfums, et à conserver les odeurs en distillant. Mais cela ne marche que pour les fleurs. Jean-Baptiste par donc à Grasse (capitale du parfum) pour apprendre la technique de l’enfleurement et capturer ainsi toutes sortes d’odeurs. Durant son voyage, il s’aperçoit avec épouvante qu’il n’a pas d’odeur. Quoiqu’il fasse, il ne sens rien. C’est cela qui provoque chez les autres une répulsion à son égard. Il va donc pouvoir créer un parfum qui fera qu’il sera aimé de tous. Un parfum à base des odeurs les plus délicieuses, à base d’odeurs de jeunes filles. Douze notes, douze odeurs, plus une qui va rendre le parfum exceptionnel.

Jean-Baptiste par donc à la recherche des ces jeune filles pour capturer leur odeur. Ce qu’il ne peut faire sans les tuer. Il en tue douze. Puis la treizième, la note finale. Son parfum est crée. Entre temps l’affaire des meurtres a fait grand bruit, et tout le monde recherche l’assassin. Lorsqu’on retrouve chez lui les vêtements des jeunes filles, la police part à sa recherche et le retrouve. Mais Jean-Baptiste s’en fiche, il a crée son parfum.

Le jour de son exécution, il se parfume. Et là, les gens se mettent à l’aimer. Il se rend au centre de la place publique et agite son mouchoir parfumé. La foule entière se met à l’aimer et à le vénérer. Il lâche son mouchoir dans le vent et constate avec horreur que la foule suit son mouchoir. Lui n’est rien. Les gens ne l’aiment que par son odeur. L’odeur du mouchoir. Il se rend alors compte que tout ce qu’il voulait, c’est être aimé. Mais que cela ne sera jamais possible car il ne sent rien. Lui qui est né dans la puanteur la plus absolue, a un odorat exceptionnel, mais lui même n’a pas d’odeur. « L’âme d’un être réside dans son odeur » lui avait dit le maître parfumeur. S’il n’a pas d’odeur, n’a-t-il pas non plus d’âme ?

Conscient que jamais il ne sera aimé de sentiments, il retourne à Paris sur le lieu de sa naissance. Là, il aperçoit un groupe de gens affamés. Il verse alors la totalité du parfum sur lui. Les gens, attirés par l’odeur se retournent et s’approchent. Et comme les autres, il l’aiment. Mais de façon différente. Pas de sentiment, mais de manière gustative. Jean-Baptiste aura donc réussi à se faire aimer.

A travers le film, le personnage de Jean-Baptiste Grenouille devient attachant. L’histoire d’un jeune homme totalement dépendant de son odorat exceptionnel qui compense le fait que lui même n’ai pas d’odeur. Il est omnubilé par l’odorat. N’ayant pas d’odeur, il devient suspect pour les autres, repoussant. Il cherche donc à se créer une odeur extra ordinaire qui le fera aimer de tous. Il n’a pas vraiment de valeur, il a vécu avec les odeurs et pour les odeurs. Tuer pour s’en procurer de nouvelles ne lui pose pas de problème, il ne se rend pas compte des actes qu’il comment, seule compte la finalité.

Je n’ai pas trouvé que c’était une histoire épouvantable. Au delà de l’horreur des crimes, je pense que c’est une belle histoire. L’histoire d’un jeune homme qui par son don hors du commun, va créer ce qui lui manque et qui est propre à chacun : une odeur. Il va se créer un parfum hors du commun pour que les gens l’aiment enfin et le reconnaissent à sa juste valeur. Mais l’amour ne se crée pas comme on crée un parfum.

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